La dégustation d'un cigare

Instant béni propice à l’introspection, la dégustation d’un cigare commence toujours par le choix d’un moment, d’un lieu adéquat à ce véritable rituel. Vient ensuite le choix du puro lui même qu’il faut déterminer suivant ses goûts, le temps disponible, la saison, le lieu…

La tête est tranchée franchement et largement à l’aide d’un coupe cigare, de façon à assurer un tirage aisé, ce qui est crucial pour le confort du fumeur. Le pied sera ensuite embrasé uniformément pour obtenir une combustion homogène. Surtout pas de briquet à essence ni de bougie parfumée qui polluerait irrémédiablement le puro. Je conseille d’utiliser un briquet à gaz (et même un briquet chalumeau qui permet un allumage rapide et uniforme de tout le pied).

La dégustation se fait à petites bouffées bien espacées de manière à ne pas trop faire chauffer le puro et ainsi préserver le pied de la pyrolyse, destructrice d’arômes.

Comment déguster un Havane ?

Aboutissement de notre quête du Graal, la dégustation d'un Havane peut procurer toutes les satisfactions, mais aussi toutes les désillusions. Néanmoins, sans vouloir m'ériger en moralisateur, quelques règles simples peuvent faciliter l'accès au plaisir.

-Assurez vous que personne ne sera dérangé par votre fumée et que vous aurez le temps d'aller au bout du module choisi.
-Ouvrez la tête de votre vitole avec un coupe cigare (pas d'allumettes plantée où d'emporte pièce qui tasse la tête)
-Allumez le avec un briquet à gaz ou une allumette prévue à cet effet.

Pour le reste c'est la liberté totale, certains fument en voiture où sur la plage, il m'arrive d'allumer un Lusitanias de Partagas à 7 heure du matin. La quantité de cigares fumés est aussi très variable d'un amateur à l'autre. Un amateur de cigare fumera donc entre 1 et 3000 cigares par an !!!

Comment "dégazer" un cigare

En cours de dégustation et en général plutôt sur la fin, votre vitole peut vous aparaître trop rassasiante, les arômes peuvent être troublé par une puissance trop soutenue. Ceci est dû à la présence de gazs provenant de la combustion des feuilles qui stagnent dans le corps du cigare. Il esi possible d'éliminer ces gazs et ainsi donner un second souffle au cigare et à ses arômes en prcédant au dégazage :

-Le cigare en bouche présenter un briquet à gaz au pied de la vitole (le côté incandescent) comme pour l'allumer
-Allumer le briquet sans que la flamme touche le pied (cela chaufferait trop le cigare) et souffler lentement dans le cigare
-Les gazs sont propulsés vers la flamme et s'embrasent, ce qui a parfois pour effet de générer des flammes impressionnantes au bout du cigare, attention aux doigts!
-Continuer à souffler lentement jusqu'à ce que la flamme au bout du cigare diminue et s'éteigne... votre cigare est maintenant dégazé.

Exemples de dégustation

Les petits modules

Trop longtemps méprisés par les amateurs, les petits havanes offrent de vrais courts moments de bonheur, permettant de décliner l'amour du havane avec le manque de temps !

Demi-tasse de Rey del Mundo
Format : Demi-tasse 100 X 11,91
2,74 euros

Aspect : colorado claro, cape plutôt soyeuse et huileuse
Premier tiers : Allumage facile, mais soutenu. La fumée ne manque pas de puissance. Tout de suite en train, boisé, avec arômes de cuir et de cacao
Deuxième tiers : linéarité de bon aloi toujours dans le même registre cubain, fidèle à ce que produit généralement Rey del Mundo
Troisième tiers : Un final souple qui se teinte de notes torréfiées (café) assez douce et fondues.
Coclusion : C'est mon cigare du matin préféré, un vrai petit cubain bien structuré, simple et efficace.
Vingt minutes de plaisir. On peut néanmoins regretter qu'environ 1 cigare sur 5 soit trop serré pour être réellement agréable. Je vous conseille donc de faire vieillir vos boîte au moins six mois, ce passage en cave aura pour effet de détendre légèrement les cigares trop serrés.

Petit corona de Villa Zamorano
Origine : Honduras
2 Euros

Après la révélation du robusto de la marque, je me devais de tester le corona. je m'en suis donc procuré un fagot de 25 et jj'ai ai fumé quelques uns lors de mes vacances d'été.
L'impression générale est très similaire au rubusto avec une bonne construction et bon aspect de la cape. Le tirage ne souffre ausun défaut et les arômes dispensés rappellent plus que fortement son copain le petit gros!
Le registre gustatif tourne autour des arômes herbacés et torréfiés, la petite pointe miélée est là aussi sur la fin. Bonne pioche pour vraiment pas cher.

Les modules intermédiaires

Origine : Cuba
Magnum 46 de H. Upmann
Format : Corona Gorda - 143 X 18,26
A cru : arôme discrets : vanille, boisé. Tirage idéal.
Cape maduro un peu irrégulière.

Premier tiers: Une entrée en fanfare, dès la première bouffée les arômes explosent. Herbes sèches, torréfiés, cuir et bois, ils sont tous là, se succèdent en chaque bouffée.
Deuxième tiers : le Magnum continue sur le même rythme, chaque bouffée surprend par sa richesse et la précision des arômes.
Troisième tiers : Une puissance toujours suffisante et des arômes consistants, rassasiants pour les papilles.
Trop rare en France dans le passé, ce cigare magnifique est désormais accessible presque partout. Il est trop cher à mon goût mais il vaut vraiment le détour. Un des très rares cigares qui ne m'ait jamais déçu.

Origine : Honduras
VILLA ZAMORANO
Robusto
127,00 mm x Ø 19,84 mm.
2,50 Euros

Une véritable révélation à mon avis en matière de cigares "de tous les jours".... Avec son tirage parfait et sa très bonne construction, les robustos que j'ai testé dans cette marque avaient tous fière allure malgré des capes parfois un peu rugueuses ou un peu sèches. Avec sa très bonne combustion le cigare distille des arômes principalement herbacés et torrefiés de façon linéaire sans jamais lasser, c'est l'avantage des module courts. La puissance s'installe progressivement aidé par un très beau volume de fumée, elle n'est certe pas comparable au puissants robustos cuabains mais supérieure à ce qu'on trouve habituellement chez les dominicains et honduriens. Tout au long de la dégustation les arômes restent élégants, rien à voir avec le côté un peu frustre des Piedra ou de certains autres cigares bon marché. Une vraie découverte.

Les gros modules

898 (boîte vernie) de Partagas
Format : Lonsdale - 170 X 17,07
10,67 euros

Aspect : Cape colorado-maduro, fine et grasse. Remplissage parfait.
A cru : Boisé et épicé. Tirage : bon
Premier tiers : Le tirage parfait achemine tout de suite la richesse aromatique typée Partagas, habituelle et attendue avec ce cigare.
Deuxième tiers : Pas de surprise, la puissance en hausse qui soutient parfaitement les arômes. Epices et humus se succèdent avec en fond d'agréables notes miélées. Beaucoup de mâche et une fumée très dense.
Troisième tiers : Le 898 poursuit son effort avec toujours plus de puissance et des arômes bien établis. Le final est très rassasiant mais sans piquant.
Un cigare séduisant malgré son prix, que je réserve plutôt aux amateurs recherchant la puissance Partagas alliée à une très belle ligne aromatique. Très agréable après un repas copieux, il supporte d'être accompagné par un alcool.